Soft skills, compétences comportementales, savoir-être…. Peu importe le nom que nous leur donnons, impossible d’y échapper. Mais sait-on vraiment de quoi il s’agit ?
Il y a encore une cinquantaine d’années, pas de soft skills à l’horizon, encore moins de s’intéresser à ses savoirs-être. Le focus était mis sur les compétences techniques : aux ouvriers la maitrise et l’utilisation d’outils, aux cadres la gestion et l’administration de la production.
Mais alors d’où viennent ces fameux soft skills ?
Et bien il faut regarder du côté de l’armée américaine et d’un officier nommé Paul Whitmore.
En pleine guerre du Vietnam, il fait le constat suivant : leur armée forme super bien ses militaires à l’utilisation des armes et équipements militaires, mais cela ne rend pas les troupes plus performantes. Non, ce qui fait la différence réside dans la manière dont le groupe est mené.
Et voilà, ainsi est née cette complémentarité entre les hard skills (compétences dures) qui se référent principalement aux compétences techniques et qui ont longtemps été perçues comme plus précieuses, et les soft skills (compétences douces) qui désignent nos capacités centrées sur l’humain.
Les soft skills, kézako ?
Selon diverses sources (OCDE (1), Todo skills…), il n’existerait pas moins de 48 soft skills différentes (intelligence émotionnelle, créativité, gestion du stress, écoute, adaptabilité, esprit d’équipe …). Plutôt que s’en faire la liste, essayons d’en déterminer 6 grandes catégories :
- Communication : savoirs-être relevant du domaine d’échange, d’information avec autrui
- Interpersonnel : relevant du domaine de l’interaction avec les autres, au sein d’un groupe ou d’un collectif
- Leadership : relevant du domaine de l’influence positive qu’un individu exerce sur les autres, sur ses collaborateurs
- Apprentissage : relevant du domaine d’acquisition et de transmission des savoirs, des connaissances
- Intrapersonnel : relevant des attitudes orientées vers les autres et pour soi-même
- Réflexion et imagination : permettant de trouver des solutions astucieuses, logiques ou créatives
Les soft skills, pourquoi faire ?
Face à un monde qui se transforme à une vitesse vertigineuse, où les métiers évoluent sans cesse, où les compétences techniques peuvent devenir rapidement obsolètes, les soft skills deviennent indispensables. Car oui les programmes informatiques peuvent réaliser un très grand nombre de tâches, mais ne peuvent pas être ‘créatifs’ ou ‘empathiques’. En résumé, les soft skills sont à aujourd’hui, ce qui fera la différence pour s’adapter, évoluer.
Mais attention, cette focalisation sur les soft skills ne doit pas nous faire oublier l’importance de développer et d’acquérir des compétences techniques. C’est pourquoi il est important de voir entre les hard skills et les soft skills, non pas une opposition, mais au contraire une très belle complémentarité.
Les soft skills, ça se travaille ?
Si certaines de ces soft skills sont liées à l’inné, il n’en reste pas moins qu’elles peuvent être apprises, développées, renforcées tout au long de notre vie. Le sens de l'écoute, par exemple, se travaille en prenant le temps d'être attentif à ce que l'autre dit. Autre exemple, notre capacité à mieux interagir avec les autres peut tout à fait se développer en se formant avec des outils type DISC. Bref, entretenir ses soft skills est un apprentissage de tous les jours., plus on s’exerce, plus leur maitrise est aisée.
Comment les identifier et les valoriser ?
Il est important d’identifier nos soft skills :
- en identifiant nos réalisations, nos réussites,
- en faisant son auto-portrait,
- en sollicitant l’aide de notre entourage pro & perso via des outils type bilan d’images ou feedback 360°,
- ou encore en réalisant un test de personnalité type MBTI ou SOSIE.
Une fois identifiées, place à leur mise en avant. Pas toujours facile car pas de diplôme associé.
Il est donc indispensable de réussir à les verbaliser et à les prouver par des situations vécues, des expériences, des exemples durant lesquels vous avez dû vous montrer particulièrement empathique, audacieux ou encore pédagogue.
En Conclusion
Prendre le temps d’identifier ses softs skills en les associant à son portefeuille de savoirs-faire booste clairement la confiance en soi, permet de se valoriser, de se préparer à un futur recrutement ou à un entretien.
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à nous contacter.
Pour aller plus loin, quelques travaux font figure de référentiels sur les soft skills :
- Le référentiel Barth –Géniaux (3)
Dans le cadre d’une recherche, Isabelle Barth et Isabelle Geniaux s’intéressent à la formation des futurs managers. Elles constatent que les enseignements prodigués restent essentiellement centrés sur les savoirs et les savoir-faire dans une exigence d’efficacité et un contexte d’allocation de ressource restreinte. Or, l’environnement actuel de l’activité managériale a profondément évolué ces dernières années et les compétences requises pour les maîtriser sont désormais d’une autre nature. Elles définissent une liste de soft skills : la capacité à se connaître, la capacité à appréhender l’environnement, la capacité à communiquer, la capacité à s’exprimer, la capacité à gérer son temps et ses activités, la capacité à entreprendre, la capacité à agir efficacement au sein d’une équipe.
- Le réseau Elene4work (4)
Composé de 11 établissements d’enseignement et d’universités issus de 9 pays d’Europe, ce programme est soutenu par Erasmus depuis 2003. Il est dédié à l’identification, à la mise en œuvre et à l’évaluation des soft skills.
- Le référentiel HOARAU MAULEON BOURET15 (5)
Auteurs de l’ouvrage « Réflexe Soft Skills » (6), Jérôme Hoarau, Fabrice Mauléon, Julien Bouret mettent l’accent sur les compétences comportementales : « L’évolution du monde du travail, notamment avec la robotisation, l’automatisation et l’intelligence artificielle, nous oblige à miser sur le capital humain, donc les soft skills ». Les auteurs qualifient ces soft skills de compétences comportementales, transversales et humaines soit toutes ces qualités personnelles qui transforment un salarié lambda en partenaire efficace, agréable et entrainant. Sont référencés: La résolution de problèmes, la confiance, l’intelligence émotionnelle, l’empathie, la communication, la gestion du temps, la gestion du stress, la créativité, l’esprit d’entreprendre, l’audace, la motivation, la vision/visualisation, la présence, le sens du collectif, la curiosité.
- Le référentiel des 4C
Les compétences les plus importantes pour la réussite individuelle sont appelées « les 4C » pour Créativité, Critical Thinking (Pensée Critique), Communication, Coopération. Favoriser leur développement, savoir les identifier et les évaluer, apporterait un avantage différenciant aux entreprises. Ces 4C constitueraient des leviers dans la résolution de problèmes complexes.
(1)OCDE : L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) est une organisation internationale qui œuvre pour la mise en place de politiques meilleures pour une vie meilleure.
(2)Référentiel SOFT SKILLS issue des travaux de l’OCDE
(3)Barth, I.& Géniaux I. (2010). Former les futurs managers à des compétences qui n’existent pas : les jeux de simulation de gestion comme vecteur d’apprentissage, Management & Avenir, 2010/6,n° 36
(5) Noms des auteurs de l’ouvrage « Le réflexe soft skills » publié en 2014 et Soft Skills Développez vos compétences comportementales, un enjeu pour votre carrière (2018)
(6) MAULÉON F., BOURET J.ET HOARAU J. (2014), Le réflexe soft skills, les compétences des leaders de demain, Ed. Dunod. 17